Les oeufs des cocottes et pas que ...
Toute la ferme est conduite en agriculture biologique. Nous produisons des oeufs de poules noirans, très proches de la marans. Ils sont très bruns et reconnus pour leur qualité organoleptique. Les pondeuses sont élevées sur la ferme à partir de poussins d'un jour que je me procure chez Hendrix Genetics. Elles ont accès à l'extérieur dès leur deuxième mois de vie. Cela en fait des animaux avec une solide immunité qui exploitent bien le parcours. Elles ne sont pas ébecquées et toute la verdure qu'elles mangent donne des jaunes orangés. Il faut dire qu'elles ont plus d'espace qu'il ne leur en faut selon la réglementation A.B. Après un an et demie de services - pas toujours bons et loyaux quand on sait la quantité d'oeufs qu'elles cassent, mangent ou cachent dans les herbes hautes - bref à deux ans elles partent en retraite sur pattes dans les alentours. Leur taux de ponte n'est plus rentable au regard du coup de l'aliment ; mais cela reste une bonne pondeuse familiale.
Un élevage en A.B.
Prévention et renforcement de l'immunité
Un élevage en BIO., cohérent avec notre impératif de respect du vivant implique de travailler principalement sur la prévention et la santé des animaux. Aussi je prête un grand soin aux conditions de vie de mes poules.
La stratégie en A.B. consiste à enrichir le milieu de vie, de façon saine afin de le saturer et ainsi de rendre impossible l’installation de microbes pathogènes.
A la différence de la plupart des producteurs d’œufs, j’élève mes pondeuses, à partir de poussins d'un jour, conformément au cahier des charges A.B. J’ai de plus choisi une souche plus rustique, mais moins productive, qui permet de maintenir une diversité génétique.
Vers six mois, les poulettes entrent en ponte, avec des petits œufs en début de chapelet. Elles font leur deux saisons de ponte, puis elles partent en retraite chez des particuliers où elles continuent de pondre à leur rythme.
Les poussins sont élevés dans un poulailler chauffé, avec de la semoulette BIO. puis de l’aliment élevage également certifié A.B. S’ils ne sont pas vaccinés contre la coccidiose à l’accouvoir, je coupe leur eau de boisson avec du vinaigre de cidre afin d’acidifier leur tube digestif et de prévenir le développement des coccidies. Le vinaigre de cidre a d’autres vertus non encore étudiées mais constatées dans la pratique sur l’état général des animaux. Entre 4 et 6 semaines, selon la météo, le poulailler reste ouvert la journée et les premières courageuses peuvent sortir, picorer dehors et développer leur immunité. Je les aide en leur donnant du Kanne, une boisson à base de pain fermenté qui développe une flore intestinale saine, barrière aux bactéries pathogènes. Les poulaillers étant en hauteur, il me faut plusieurs soirs de suite les rentrer par brassées, après que Lagny me les ait regroupées.
J’interviens peu pendant la montée de ponte estivale, une saison favorable à l’épanouissement de la vie. Mais je nettoie tous les matins sous les perchoirs de façon à avoir des oeufs propres et éviter les émanations d'ammoniaque, irritantes pour l'appareil respiratoire des oiseaux.
Avec l’arrivé des pluies et du froid, je leur fais chaque semaine une infusion ou une soupe mixée d’orties : cette plante miracle pour la santé des humains et des animaux, très riches en minéraux, oligo-éléments et autres flavonoïdes. Je leur laisse à disposition également une infusion de feuilles de choux, qu’elle apprécient et qui leur apporte le souffre nécessaire à leur emplumement hivernal.
Enfin, nous avons choisi de fabriquer des poulaillers déplaçables, bien intégrés dans le paysage. Cela permet à l’herbe de repousser en cours de saison et entre chaque lot et surtout limite le parasitisme. Les perchoirs sont en plastique pour éviter les échardes et durillons aux pattes et offrir moins de recoins aux poux rouges, que je traite régulièrement avec de la terre de diatomée.
Au final, je déplore peu de pertes à l'exception des prélèvements du renard.